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Il Condottiere

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7 août 2010

De la reconstitution historique ou reenactment

« Ex nihilo nihil, in nihilum nil posse reverti. »

Cet adage, résumé de la philosophie atomiste de l’Antiquité, Voltaire nous le transmet, en singeant le poète Perse, à travers ses Dialogues entre Lucrèce et Posidonius. S’il s’applique avant tout à la nature des choses, il nous apparaît également comme un excellent proverbe consacré à l’étude de l’Histoire comme science humaine. En effet, par analogie nous pourrions dire à l’aide de ce « ex nihilo nihil », « sans passé il n’y a nul avenir », nous rendrions alors avec grandiloquence grâce à cette litote  l’étude de l’histoire nécessaire à tous les hommes. Et cela n’est pas nôtre propos. Cependant, et en cela soyons logiques, l’avenir procède du passé. Ainsi la connaissance du passé permet de comprendre les enjeux de l’avenir. En outre cet adage nous apparaît comme un excellent théorème pour le sujet auquel ce site est en définitive consacré : ce qu’aujourd’hui en France nous appelons par néologisme reconstitution historique bien que le terme anglophone de reenactment nous apparaisse dans sa signification préférable. En effet, plusieurs sémèmes (excusez le linguiste^^) s’y rattache. Il est possible d’y discerner par le morphème –act- un point essentiel de cette pratique : l’histoire vivante qui met en scène l’histoire comme une pièce de théâtre, où les acteurs ne sont plus les froides statues des musées mais des hommes qui règlent leur quotidien  comme celui de l’époque reconstituée. De plus le reenactment, évoque la reproduction. Reproduction d’une manière de vivre mais aussi de façon plus matérielle, d’un équipement, d’accessoires de l’époque reconstitué. Et c’est ce domaine qui prévaut en reconstitution qui fait du « ex nihilo nihil » un théorème, une loi fondatrice de la méthodologie du pratiquant. En effet, si l’on voit l’histoire vivante comme une pièce, l’accent est mis sur le docere, sur l’enseignement, sur l’instruction du public sur comment vivait on à cette époque-ci. Ipso facto, le pratiquant se doit d’être le plus fidèle à l’histoire. Ainsi le pratiquant doit suivre une démarche, une méthodologie lui permettant alors de reproduire des accessoires, des costumes qui se rapprochent le plus possible de ce qui se faisaient à l’époque souhaitée. C’est ici donc que l’adage  « Ex nihilo nihil » prend toute sa valeur. Sans source, le pratiquant ne peut rien faire.

Et l’on évite ainsi deux écueils. A savoir :

-Tout se faisait  (il est bien connu qu’à vouloir tout faire on ne fait rien)

- Rien ne prouve que ça n’existait pas (prétexte par l’absence de preuve)

De plus, nous pouvons classer en deux catégories les sources possibles :

-         les sources primaires sont les vestiges de l’époque : les objets retrouvés par l’archéologie, l’iconographie (peinture, statues), et les écrits de première main c'est-à-dire des auteurs de l’époque étudiée.

-         les sources secondaires rassemblent les études des professionnels, en l’occurrence des historiens en général

La meilleure méthodologie est de croiser les sources primaires et de corroborer les sources secondaires par des sources primaires. C’est au fond un travail qui demande du temps.

Voilà au final ce qu’est la reconstitution historique.

            Ce site se trouve donc être le résultat de mes recherches sur la guerre de Trente ans, l’une des périodes que je reconstitue. A ce jour, je m’y suis mis il y a peu de temps. Mais j’espère qu’au fil des années, il deviendra assez volumineux. Le personnage que je reconstitue est un mercenaire engagé dans un tercio espagnol. Je joindrais à mes créations et reflexions, ses mémoires comme s’il avait lui-même existé, afin de rendre l’atmosphère de l’époque.

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